Résultats - Rapport Final
En révélant un réel un peu différent de nos imaginations et croyances préexistantes, le recours à l'imagerie thermique nous a permis, selon le principe de l’objectivité mécanique, d’échapper en partie à ce qui était supposé ou communément admis et a fait progresser notre perception des relations et interactions entre loups, activités d‘élevage et systèmes de protection.
Pilier central de notre travail, nous avons observé que les interactions entre les chiens de protection et les loups étaient constituées d'une suite complexe de comportements. De nombreux éléments sont susceptibles de jouer un rôle dans le processus et son résultat, des mécanismes écologiques aux aspects comportementaux et socio-historiques .
Nos résultats ont montré par ailleurs que la vulnérabilité d’un troupeau tiendrait plus des caractéristiques propres aux loups en présence que des niveaux de protection effectivement déployés ou des failles potentielles. C’est pourquoi, avoir une meilleure connaissance du loup en milieu pastoral semble aujourd’hui capital pour faire évoluer la protection des troupeaux, l’organiser et l’optimiser dans le temps. Considérer la protection « du point vue du loup » et non plus uniquement du « point de vue de l’humain » permet de considérer certains paramètres sous un angle différent. Le loup ou plutôt les loups se déclinent à travers différentes individualités et évoluent en permanence dans l’espace pastoral avec des modes comportementaux particuliers qui influent sur la vulnérabilité des troupeaux. Nos résultats permettent de réduire les divergences entre les représentations humaines sur le loup et la réalité de ses comportements lorsqu’il évolue en milieu pastoral. S'agissant des loups et des chiens de protection, ces travaux nous ont permis d'explorer de nouveaux territoires tels que la cognition animale ou encore, pour caractériser leurs relations, la théorie évolutive des jeux.
Outre des interventions sur les outils et mesures de protection en eux même pour augmenter leur « aptitude à la protection », repenser, au prisme du facteur loup, leur utilisation pour augmenter leur « efficacité à la protection » et les capacités à faire face et agir du berger est un autre objectif tout aussi stratégique. La prédation devrait être considéré comme un aléa naturel et en conséquence le risque loup comme un risque naturel que l’on gère « au jour le jour » comme l’est, par exemple, le risque avalanche. Pour cela, des outils d’aide à la décision permettront de s’orienter vers une démarche adaptative (au quotidien) et de poursuivre la quête d’une protection toujours plus efficace sur l’échiquier des relations entre loups et systèmes pastoraux protégés.
Suivi nocturne 2013-2018
3300 h de monitoring
530 séquences impliquant des loups
dont 163 approches de troupeaux ou lots de bétail
175 interactions observées entre des loups et des chiens de protection
A consulter
RAPPORT FINAL : "Le loup dans le système pastoral" - Projet CanOvis 2013-2018 - IPRA 2021 - LIEN
Publication : "Interactions between livestock guarding dogs and wolves in the southern French Alps " - Journal of Vertebrate Biology - IPRA 2020 - LIEN
Animation : "Les loups au contact des troupeaux" - IPRA 2020 - LIEN
Poster : Do livestock guarding dogs frighten wolves" ? Complexity of the interactions between two close canine species - Canines Science Forum - IPRA 2016 - LIEN
Méthode : Vigiprédation - Gestion adpatative du risque loup - IPRA 2019 - LIEN
Aller plus loin :
Chiens de protection des troupeaux : quelle est la meilleure race de chiens face à des loups ?
Dans le cadre du programme de recherche CanOvis, l’IPRA a réalisé, tout au long de la saison pastorale 2018, un suivi de la protection du troupeau et de la pression loup locale (Haut Buech- Drôme). De par les données obtenues, notamment lors d’un épisode de prédation intense, cette expertise a permis d’optimiser les options stratégiques et techniques déployées pour réduire la vulnérabilité à la prédation.
De l’expérience de cette estive 2018, nous tirons une série de propositions pour augmenter le niveau de protection à l’entrée de la saison 2019 et gérer dans le temps le risque loup.
La vie de la meute sur son site de rendez-vous en 5 questions/réponses